Cycle de conférences: Droit et littérature (2021-2022)
Le Laboratoire de cyberjustice est fier d’annoncer son tout nouveau cycle de conférences Droit et Littérature: Représentation littéraires des identités et transcriptions juridiques , présenté en collaboration avec la Chaire LexUM.
Présentation du cycle de conférences
« Entre le droit et la littérature, les liens sont nombreux, profonds, personnels. »
(François OST, « Droit et littérature: variété d’un champ, fécondité d’une approche », (2015) 49 RJT 3.)
Selon François Ost, il y a des relations dangereuses entre le droit et la littérature. Leurs imaginaires respectifs sont adversaires et divergents : le droit codifie la réalité sociale, soutient des choix hiérarchiques, crée des fictions normatives (sur les personnes), et généralise ce qui est essentiellement particulier ; la littérature ouvre les perspectives sociales, explore des voies plurielles, crée des fictions émancipatrices (sur les personnages), et singularise ce qui est apparemment commun. En même temps, les imaginaires juridique et littéraire sont complémentaires et convergents : ils défendent des positions instituées, exercent des fonctions instituantes, défendent des minorités opprimées et des courants politiques marginaux, et traitent des normes et des formes qui constituent le domaine éthique. Par conséquent, le droit et la littérature maintiennent une relation dialectique d’interaction et de confrontation qui mobilise l’imaginaire collectif et répartit des rôles et des destins.
Ensemble, le droit et la littérature pourraient donner une voix aux opprimés et aux sans-voix, faire sortir les sujets de l’anonymat et des clichés, et construire de nouvelles approches sociales et narratives. La fiction (scientifique, spéculative, identitaire) peut apporter beaucoup au droit et perturber les forces de l’hétéropatriarcat et de la prédominance blanche qui constituent encore les structures juridiques dominantes. De même, le mouvement (intellectuel, réflexif, subversif) droit et littérature peut contribuer à développer une critique sociale susceptible d’induire de nouvelles politiques publiques de diversité, de représentation et d’inclusion. Si la littérature peut aider le droit en tant que miroir pour rappeler que le roi est encore nu, le droit peut également aider la littérature en tant que carnet de notes permettant de rédiger de nouveaux récits pour un avenir (un peu) meilleur.
Il semble donc que les temps présents — une pandémie qui dessine un avenir incertain qui ne ressemblera probablement pas au passé récent — pourraient faire bon usage des connaissances et des imaginaires des littérateurs et des juristes pour construire de nouvelles perspectives. Avec un accent particulier sur les représentations littéraires et identitaires et leurs transcriptions juridiques, ce cycle de conférences se propose de présenter des approches et des stratégies multidisciplinaires qui peuvent aider le droit à rester pertinent et à la hauteur des tâches importantes de la période historique qui se dessine devant nous, ce clair-obscur, caractéristique des périodes de transition et source de périls.
Conférenciers
Lawyers, Courts, and the Justice of the Future
Christopher Brown | Lawyer and author of Rule of Capture and Failed State | 11 Novembre 2021
Utopias, Space Operas, and Space Law
Saskia Vermeylen | The University of Strathclyd (Glasgow) | 18 Novembre 2021
Sisyphus and the Present : Time in Modern and Digital Legalities
Kieran Tranter | School of Law, Queensland University of Technology | 9 Mars 2022
Passé, Présent et LGBTQ+ (NON-) Fiction
Gabriel Cholette| Doctorant, chargé de cours et auteur de Les carnets de l’underground | 5 Avril 2022
Ce contenu a été mis à jour le 12 avril 2023 à 14 h 39 min.